Voici quelque chose qui a une importance non négligeable dans ma vie, elles ont été source d’apprentissage, ont influencé ma vie et mon mode de pensée. Elles font partie de mon univers et il m’arrive de m’y réfugier pour ne pas trop souffrir du monde réel et même aider à sortir de mon mode de pensée parfois trop manichéen.
Je n’ai pas la même relation avec les films, à part quelques exceptions. Cela pour plusieurs raisons. Les films vont trop vite, encore bien plus maintenant qu’il y a 20 ans, il faut qu’en 1 h 30 vous en ayez pris plein la figure. Une série me laisse le temps de découvrir un univers, des personnages. Raconter une histoire en 1 h 30, c’est forcément devoir sacrifier beaucoup de détails par rapport à une série avec 4 saisons de 10 épisodes de 40 minutes. Et ces détails, j’en ai besoin pour pouvoir construire une trame. Je veux bien faire preuve d’imagination, mais si c’était mon but j’ai d’autres moyens pour y parvenir, comme lire un livre.
C’est aussi en partie dans les séries, que j’ai trouvé une source d’information importante sur les relations humaines. Contrairement à l’observation du monde réel, on suit les protagonistes de manière continue, parfois avec un voix-off qui transcrit ce que les personnages ont dans la tête. Et pouvoir les suivre de manière un peu « voyeur » sans l’être. Même si j’observe beaucoup les relations humaines dans la vie de tous les jours, je me vois mal suivre les gens qui attisent ma curiosité jusque chez eux, en leur disant « faites comme si je n’étais pas là ».
En plus on peut rembobiner, revoir la même scène plusieurs fois, prendre le temps de l’interpréter de multiples manières, sans contrainte temporelle. C’est d’ailleurs très drôle de revoir des séries qui ont 20 ans ou plus. Mon regard a tellement changé que j’ai impression que je ne regarde pas la même chose. Et que le monde a beaucoup changé aussi.
Quand j’étais petit…
Je n’étais pas grand, enfin c’est pas vrai, je l’étais déjà par la taille. Il y a quelques séries qui m’ont vraiment marqué et souvent elles partagent la même particularité, il y a les gentils et les méchants. Les gentils enfreignent parfois les règles, mais c’est pour attraper les méchants qui eux n’en respectent aucune, pour leur intérêt personnel. A la fin c’est toujours les gentils qui gagnent. Quelques exemples pas toujours glorieux :’)
- Starsky et Hutch
- L’homme qui tombe à pic
- Pour l’amour du risque
- Shérif, fait moi peur
- L’homme qui valait 3 milliards (il coûtait moins cher en anglais)
- L’agence tous risques
- Drôles de dames
- Chips
- Mac Gyver
- Magnum
- V
- Deux flics à Miami
Il y avait un autre genre qui m’attirait beaucoup, c’est celui qui parlait de relations humaines, car ça me permettait de découvrir ce que je n’arrivais pas forcément à reproduire. Pas les séries dramas, avec tout le monde qui veut rouler les autres par derrière en leur faisant des sourires en face, ce qui ressemble plus à ce qu’il se passe dans la vie « réelle » en fait. Plutôt des relations où tout le monde y trouve sa place, pas forcément ce que je vivais à l’époque. Quelques exemples ? Les voici
- Happy days
- La croisière s’amuse
- Punky Brewster
- Alf (même les extra-terrestres y trouvaient leur place)
- Zora la rousse
- Fifi Brindacier
- Arnold et Willy
- Sauvés par le gong
- Les petits génies
Il y en a eu plein d’autres. C’était un temps où on ne choisissait pas quand on voulait les regarder, fallait suivre le programme.
Puis j’ai grandi…
Enfin, je suis passé à l’âge adulte. Le coté « les gentils contre les méchants » avait un peu disparu avec des personnages plus complexes, à quelques exceptions près comme « Friends ». Les personnages étaient ces salauds gentils, des méchants bienveillants. Mais c’est devenu émotionnellement bien plus compliqué. Dois-je le considérer comme un gentil, un méchant? Le genre de question qui me pose encore des problèmes, cependant, avec le temps j’ai compris qu’elle était simplement mal posée. Pourtant, c’est encore et ça restera une source de problème pour moi. Ou encore des héros qui en voulant être bienveillants font plus de mal que de bien. Voici quelques exemples de séries de cette période.
- NYPD Blues
- 21 Jump Street
- Code Quantum
- Twin peaks
- Urgences
- Scrubs
- New York 911
Et cela ne s’est pas arrangé avec le temps, souvent ce qui m’attire me demande de faire preuve de souplesse d’esprit et d’absence de jugement. Probablement quelque chose que j’ai appris avec ces séries. Pour arriver à des personnages pleins de dilemmes ou de questions philosophiques, donc sans réponses absolues. Je ne citerais que quelques exemples
- Akta manniskor
- Shameless version US
- Breaking bad et never call soul
- The booth at the end
Et je terminerais avec une série que j’ai beaucoup aimée. Déjà, parce que je partage des traits avec son personnage principal et par son esthétique, c’est aussi très important, c’est soigné dans les détails en plus d’une histoire bien construite.
- Mr. Robot
Où comment un neurodivergeant ayant la capacité de faire changer le monde, s’y prend pour que ça arrive.
Alerte spoiler
Je ne vous citerais que les dernières paroles du dernier épisode, elles me touchent par leur proximité avec ma philosophie de vie, c’est aussi la raison d’être de ce site. Cela ne devrait en aucun cas vous gâcher le plaisir de la regarder, si ce n’est pas déjà fait, autrement sautez la citation qui suit, traduction de la version anglaise.
Pendant tout ce temps, j’ai pensé que changer le monde était un idéal que l’on mettait en oeuvre, une action qu’on accomplissait, quelque chose pour laquelle il fallait se battre.
Je n’en suis plus si sûr.
Et si changer le monde c’était juste être présent. En se manifestant qu’importe le nombre de fois où l’on nous répète que ce n’est pas notre place. En restant authentique quand la honte nous pousse à mentir. En croyant en nous-même même lorsqu’on nous rabâche qu’on est trop différent? Et si nous tenions bon. Si nous refusions de céder et de rentrer dans le rang suffisamment longtemps, alors peut-être… Le monde ne pourrait que changer autour de nous.Et ainsi, même lorsque nous ne serons plus là, ce sera comme Mr Robot l’a dit: « Nous serons toujours une facette d’Elliot Alderson. » Et nous en serons la meilleure facette, car nous sommes celle qui a toujours été présente. Nous sommes la facette qui est restée. Nous sommes la facette qui l’a changé. Et qui ne serait pas fier de cela?
Et pour les puristes, gnagnagna, les vo c’est vachement mieux:
This whole time, I thought changing the world was something you did, an act you performed, something you fought for.
I don’t know if that’s true anymore.
What if changing the world was just about being here, by showing up no matter how many times we get told we don’t belong, by staying true even when we’re shamed into being false, by believing in ourselves even when we’re told we’re too different? And if we all hold on to that, if we refuse to budge and fall in line, if we stood our ground for long enough, just maybe… The world can’t help but change around us.
Even though we’ll be gone, it’s like Mr. Robot said. We’ll always be a part of Elliot Alderson. And we’ll be the best part, because we’re the part that always showed up. We’re the part that stayed. We’re the part that changed him. And who wouldn’t be proud of that?
Un cas à part
Ce n’est pas une série, ce n’est pas un documentaire mais c’est un OVNI. Une émission que j’ai découverte pendant mon adolescence, que je garde toujours dans mon cœur pour ce qu’elle m’a appris de la vie et de la diversité humaine. C’est Strip-tease, l’émission qui vous déshabille. Je trouve les gens qui ont participé tellement incroyables de courage, ne vous avisez pas de vous moquer d’un participant devant moi. Vous pourrez retrouver certains épisodes sur leur chaîne Youtube. Attention certains épisodes sont particulièrement durs.
Une bonne année à vous, je vous la souhaite pleines de jolies images, qu’elles bougent ou restent fixes.